ORIGINE DES PATRONYMES

ORIGINE DES PATRONYMES

ORIGINE DES MERCIER

Présentation
Le texte qui suit fait la démonstration des origines du patronyme Mercier rédigées selon
deux probabilités.

La première hypothèse fut présentée par feu Ernest Mercier et tire ses
origines du royaume de Mercie; c’est une reprise et est développée dans son volume
« Mercier depuis des siècles » dont il est l’auteur.

La seconde hypothèse tire ses origines des marchands français établis sur les bords de
la Seine à Paris à partir du Xe siècle. Le lecteur remarquera dans les textes qu’il peut lui sembler y avoir de la redondance etque certaines définitions et explications se reproduisent dans l’une ou l’autre des probabilités. Ces faits sont intentionnels pour en faciliter la compréhension.

Origine du patronyme Mercier (Royaume de Mercie)

Dans la recherche de l’origine du nom de Mercier, il faut tenir compte qu’il y ait eu en
Angleterre un des sept royaumes qui portait le nom de Mercia ou Mercie. Les autres
étaient: Kent, Sussex, Essex, Wessex, Northumbrie et Est-Anglie.
À son apogée, le Royaume de Mercie était délimité par la Tamise, la rivière Humber et le
royaume de Galles. Le dérivatif de Mierce pour identifier les habitants de la Mercie
signifiait peuple de la frontière du royaume de Galles.

Rappelons-nous que c’est vers le 3e siècle avant Jésus-Christ que s’effectua le grand
déplacement des Celtes vers l’Europe. Ils conquirent alors les pays de la côte Adriatique,
dont la Grèce et l’Italie, et envahirent la France et l’Espagne. Certaines peuplades
traversèrent la Manche et s’établirent dans les Îles Britanniques.

Suite à la conquête des Îles Britanniques par Jules César et l’établissement de l’Empire
romain, les dirigeants tolérèrent certaines coutumes barbares des Celtes, mais l’armée
dut intervenir à plusieurs reprises pour mater des révoltes et réduire au silence les
anciens petits royaumes.

Selon la tradition, le royaume de Mercie aurait été fondé vers le milieu de VIe siècle par
des tribus anglaises de l’Est. Au VIIe siècle, on dénombrait déjà quelque 12000 familles
dans ce royaume.

Le premier roi mercien fut Icel. Cependant, le premier dont on retrouve le nom dans des
documents officiels est le roi Penda qui régna de 626 à 655. Il est d’ailleurs intéressant
de noter que l’unité monétaire penny serait un dérivatif de pending, qui était une pièce de
monnaie ainsi appelée en l’honneur du roi Penda et qui avait cours dans le royaume de
Mercie.

Le plus puissant des rois merciens fut Offa, qui régna de 757 à 796. Son règne contribua
largement à l’unification de l’Angleterre et son influence se fit sentir sur presque tout le
sud de l’Angleterre. Après sa mort, le royaume se retrouva affaibli et fut ravagé par les
invasions danoises et les incursions des royaumes voisins.

En 829, le royaume de Mercie fut conquis par le royaume Wessex. Même s’il reconquit
son indépendance 7 ans plus tard, il ne retrouva pas l’influence qu’il avait déjà connue, et
il fut finalement annexé à Wessex en 918.

Les rois merciens se sont convertis au christianisme vers le milieu du VIIIe siècle et ont
souvent fait la guerre pour défendre leur territoire. Ils ont finalement été vaincus par les
danois (Vikings) et les Français.

Pendant le dernier siècle de la période saxonne, les dirigeants de la Mercie ont détenu
des postes semi-royaux: princes, comtes, etc., et ont occupé divers postes diplomatiques.
La Mercie fut au coeur des royaumes anglo-saxons qui ont pavé la voie aux rois anglais
du Xe siècle et à la conquête de l’Angleterre par Guillaume Le Conquérant en 1066.
Alors, il n’y avait plus de frontière entre l’Angleterre et la France.

Pourquoi toute cette histoire?
Une hypothèse veut que le nom de famille Mercier provienne du royaume de Mercie.
C’est ce que soutient Ernest Mercier dans son livre Mercier depuis des siècles publié en
1987.

Selon l’auteur, lorsque Guillaume de Normandie obligea les Britanniques à se donner un
patronyme, il est tout à fait logique de conclure que les descendants des rois Merciens,
oeuvrant dans le domaine de la diplomatie depuis environ un siècle, ont choisi le nom de
Mercier comme patronyme. Il se peut que le nom de Mercier ait été adopté par les
habitants de l’ancien royaume de Mercie.

Le royaume de Mercie disparu, la frontière abolie entre l’Angleterre et la Normandie, les
Mercier ont alors pu s’étendre vers le Sud, en Normandie, puis dans le reste de la
France, la Suisse et l’Allemagne.

Certains auteurs soutiennent que le nom de Mercier provient de l’occupation de ceux qui
vendaient des toiles, des soies et divers tissus et qui, de façon générale, s’adonnaient au
commerce. L’essor des échanges commerciaux les a fait voyager partout en Europe, et
ils vont jusqu’à faire circuler des fourrures, des cuirs, des vins, des épices, etc., et ils
deviennent ainsi des gens riches et importants. On sait qu’il existe du champagne
Mercier et des montres de fabrication suisse Mercier de grande renommée.
Ces hypothèses ont sans doute leur valeur et un fondement très intéressant, surtout
lorsqu’on songe à d’autres noms dérivés de métiers ou d’occupations: Boulanger,
Charpentier, Chartier, L’Écuyer, Maréchal, Brasseur, etc.

Cependant, l’hypothèse que le nom Mercier provient des habitants du royaume de
Mercie nous semble la plus intéressante pour le moment, car c’est en Angleterre et en
Écosse que les plus vieux documents situent la présence de personnes portant le nom
de Mercier, LeMercier, Mercer et LeMercer. La présence de Mercier en France n’est
rapportée qu’un siècle plus tard.

Origine du patronyme Mercier (marchand)

Outre l’hypothèse de feu Ernest Mercier, auteur du volume «Mercier depuis des
siècles», voulant que le nom de famille Mercier provienne du Royaume de Mercie en
Angleterre au Xe siècle, une autre hypothèse tout aussi plausible veut que ce nom tire
ses origines de France. Son apparition coïnciderait avec celle de l’établissement des
marchands sur la rive droite de la Seine à Paris au Xe siècle.

Il est à noter que ce patronyme est très répandu en Europe francophone notamment en
Belgique, en Suisse et surtout en France où on en retrouve dans les régions du Loiret et
de la Gironde, en Vendée, en Bourgogne et en Savoie, dans les Deux-Sèvres, dans le
Lot-et-Garonne, la Marne, la Haute-Marne, en Normandie et l’Ain.

En Europe, ce patronyme a plusieurs dérivés, diminutifs et variantes: Mercereau,
Merceron, Marceron, Marcheret, Lemercier, Demersseman, Marcé, Merchier, Merceur,
Merceret, Mercer, Mercher, Merchez, Merchié, Merchiers, Merchiez, Merser, Mersour,
Marcé. Certaines de ces appellations ont varié et évolué selon la région et la langue
locale soit, du breton, du flaman, de l’occitan.

Évidemment, le Canada et les États-Unis n’échappent pas à cet essaimage. Québec
(Canada), est l’endroit où ce patronyme a pris racine en Amérique du Nord en 1647 avec
l’arrivée du 1er Mercier, Jullien, suivi de plusieurs autres jusqu’en 1793 et quelques
autres par la suite jusqu’au 20e siècle. Ce sont les descendants de ces individus portant
ce patronyme, venant de plusieurs villes ou villages de France et de Belgique qui ont
essaimé, se sont multipliés et envahis presque tous les coins de l’Amérique du Nord. En
premier lieu au Québec, mais aussi en Nouvelle-Angleterre, en Louisiane, en Orégon et
en Illinois.

Outre cette théorie subsiste une autre possibilité de la provenance du patronyme. Au
Moyen Âge[1] on disait : «Merciers, marchand de tout, faiseurs de rien », la définition de
ce métier à l’époque. Chaque artisan à l’origine vendait seulement ses produits; tous les
métiers n’existaient pas en grand nombre et variaient d’importance d’une ville à l’autre. Il
était donc indispensable qu’il y eût des gens pour se charger de rassembler les
marchandises les plus diverses et les mettre, sous un même toit, à la disposition des
acheteurs et la population.

Ces marchands, qui servirent ainsi au Moyen Âge d’intermédiaires entre le public et les
fabricants, on les appela merciers. Toutefois, le mot mercerie avait bien plus d’étendue; il
vient du mot latin merx, qui signifie tout ce qui se vend et de l’ancien francisque merz qui
signifie marchandise.

Un mercier, c’était à l’origine un négociant en gros. On distinguait deux sortes de
merciers. D’abord ceux qui allaient au loin chercher les marchandises précieuses; ils se
rendaient dans ces curieuses foires, où les marchands de tous pays se retrouvaient
pendant quelques semaines et d’où ils revenaient dans leur patrie avec des mulets
chargés de ballots. Puis il y avait les merciers sédentaires, qui recevaient les premiers
les marchandises coûteuses ou qui commandaient aux fabricants de la ville là où ils se
trouvaient les objets dont ils avaient besoin.

À une certaine période, ces marchands se regroupèrent dans un but qui déjà à cette
époque était évident, soit d’avoir plus de pouvoirs auprès des autorités royales. La
corporation des merciers vit donc le jour, et est l’une des plus anciennes; au XIIe siècle,
en 1137, nous les rencontrons dans un acte où on leur concède un droit de place dans
les halles de Champeaux[2].

Comme tous les métiers tenant de près ou de loin à la mode, aux habits ou aux armures,
les merciers eurent dès cette époque une importance exceptionnelle: cette
prépondérance venait sans doute du fait que les merciers employaient un peu de toutes
les matières précieuses, l’or, l’argent dans les orfrois[3] et les bordures, les perles et les
joyaux dans les broderies. Ils ne pouvaient fabriquer aucun ouvrage en première main,
mais seulement les enjoliver, comme, par exemple, garnir des gants, attacher des
passementeries (galons) à des habits confectionnés, à la différence des autres
corporations qui pouvaient à la fois vendre et manufacturer.

Les merciers parisiens étaient groupés sur la rive droite au Moyen Âge; les plus estimés
se trouvaient, au XIIe siècle, rue Quincampoix, puis ils se rapprochèrent des Halles où,
depuis le règne de Louis VII, ils possédaient une place fixe. Plus tard, quelques-uns
s’installèrent de l’autre côté de la Seine; beaucoup d’entre eux prirent place au Palais de
justice, dans la galerie qui faisait face à la cour d’entrée.

Au XIIIe siècle, ils vendent et fabriquent eux-mêmes. Les femmes peuvent travailler du
métier, il y a des maîtres, maîtresses et apprentis. La fabrication porte sur les
décorations, les applications de broderies sur soie, sur les bordures plus simples, les
bourses, les bas, les menus objets de toilette brodés et ornés. Cette fabrication est très
surveillée. Les merciers ne peuvent broder sur parchemin ou toile; la soie seule est
autorisée. Les produits d’Orient, en général, étaient peu estimés et l’on prohibait l’or
importé d’orient; on empêchait le mélange du vieux et du neuf, celui du fer avec l’or, et
les prud’hommes ou gardes du métier avaient reçu l’ordre de détruire sur le champ tout
ouvrage ainsi fabriqué.

Le «Dit»[4] du mercier, petit poème composé spécialement sur ce métier, énumère
longuement les objets mis en vente par les maîtres, et qui étaient généralement des
merveilles de richesse et de splendeur. Certaines statues des cathédrales de France
attestent la réalité de ces descriptions; celles du portail occidental de Chartres, par
exemple, donnent une idée de la perfection des travaux de mercerie. Tantôt ces
décorations étaient quadrillées, parées de couleurs vives, échiquetées comme un
damier, tantôt elles étaient semées de cabochons, de perles, de saphirs fixés au galon.
C’étaient les gens d’Église et non les laïques qui employaient le plus ces riches
ornements. Peu de séculiers les cousaient à l’encolure de leurs robes, car ils étaient
lourds et difficiles à plier aux étoffes légères; mais il n’en reste pas moins que la
consommation énorme de ces objets avait donné aux merciers une situation particulière
parmi les corps de métiers.

Au XVIIe siècle, quand les communications devinrent plus faciles, et que des produits
plus nombreux purent s’entasser dans la boutique des merciers, la mercerie se partagea
en une vingtaine de spécialités, et l’on eut ainsi des marchands joailliers, des marchands
quincailliers, des marchands papetiers, des marchands bimbelotiers[3] qui vendaient des
jouets d’enfants. Tous ces négociants devaient faire précéder à leur prénom, le nom du
métier dont ils vendaient les produits, du mot «marchand» pour rappeler qu’ils ne
fabriquaient rien eux-mêmes, et se mettre ainsi à l’abri des procès que les industriels
n’auraient pas manqué de leur intenter.

Au XVIIIe siècle, le plus célèbre des magasins de mercerie à Paris était le Petit
Dunkerque, qui se trouvait au bord de l’eau, à l’angle du quai Conti et de la rue
Dauphine. Au XIXe siècle, l’équivalent des merceries d’autrefois furent les grands
magasins de nouveautés. Tandis que les merceries d’avant 1789 n’étaient le plus
souvent que des boutiques sombres, les magasins de nouveautés étaient de vrais palais.
Sous la Restauration[5], au temps de Louis-Philippe, ils étaient encore petits; mais avec
la fin du Second Empire[6], ils s’agrandirent; des maisons comme le Louvre ou le Bon
Marché, célèbres dans le monde entier, sont devenues, par suite du renouvellement
constant de leurs marchandises et de leurs applications à suivre les mille et un
changements de la mode, de véritables expositions permanentes.

Le roi des Merciers — Avant leur union avec les drapiers, en 1703, les merciers
possédaient une administration particulière, assujettis à des statuts obtenus en 1545.
Ils avaient ce qu’on appelait le roi des merciers pour chef de la corporation. Après une
assez longue durée, la charge de roi des merciers, a été supprimée provisoirement par
le roi François 1er, puis rétablie par Henri III. On attribue à Charlemagne l’institution du roi
des Merciers, office qui a existé jusqu’en 1597 lorsqu’elle fut définitivement mise de côté
par ordre de Henri IV. Il est possible de consulter ces statuts, repris dans Étienne Boileau
et publiés au milieu du XVIIIe siècle. Le roi des Merciers avait aussi la responsabilité de
l’inspection des poids et mesures et il délivrait les brevets d’apprentissage et les lettres
de maîtrise; il surveillait la qualité des marchandises; il percevait des droits élevés et des
lieutenants le représentaient dans les provinces.

La rue des Merciers à La Rochelle – Pendant l’automne et l’hiver, les Rochelais
succèdent les touristes du printemps et de l’été dans les rues de la cité. Ils peuvent ainsi,
tout à loisir, revivre ce que vivaient les Rochelais qui y circulaient il y a des siècles dans
ces mêmes rues où se garaient les carrosses ou les chaises à porteurs, prédécesseurs
des véhicules automobiles.

Le tracé de ces chemins n’a guère subi de modification, sous réserve de quelques
alignements. Le village de Cougnes fut la souche de La Rochelle, mais cette dernière fut
plus précisément entourée par la muraille qu’éleva, vers l’an 1100, le duc Guillaume X
d’Aquitaine et qui suivrait, aujourd’hui, le tracé des rues Rambaud, Minage, des Dames.
Cette partie de terrain avait un point culminant à 8 mètres au-dessus de l’océan (site de
la cathédrale) et les rues qui y partaient allaient rejoindre celles parallèles à la muraille:
rue des Merciers, du Temple, de Chef de Ville.

La rue des Merciers fut d’abord, au XIIIe siècle, tout simplement la Grande rue. Il est
probable que sa situation, un peu à l’écart du port fit qu’elle vit s’installer des boutiques
de produits manufacturés (draps des Flandres, d’Angleterre ou du Poitou) et d’autres
articles s’y rattachant.

Une charte de 1286 nous dit que c’est la rue du marché où l’on vend les draps, les
linges, etc. Elle prit donc le nom de rue des Merciers et au XVIIe siècle celui de rue des
Drapiers. Les marchandises disposées dans ses magasins jouissaient du droit de
franchise. Puis, elle devint la Grande rue des Merciers, mots qui furent gravés dans la
pierre en 1815 et qu’il est encore possible de lire.

Des modifications ont été apportées depuis, et la majorité des arcades ont disparu au
cours du XVIIIe siècle. Celles qui subsistent nous donnent une idée de ce qu’était cette
rue. Maintenant, cette artère offre aux Rochelais et aux visiteurs, des maisons avec
décoration Renaissance et plus contemporaines. S’ajoutent également des arcades de
conception différente.

Les Rochelais peuvent voir bien d’autres détails qui les enchantent dans cette rue des
Merciers, qui garde encore de nos jours l’histoire de la mercerie d’antan.

Sources:
1- Histoire des anciennes corporations d’arts et métiers et des confréries
2- Dictionnaire historique des institutions, moeurs et coutumes de la France La Rochelle
histoire de la rue des Merciers
3- Wikipedia – Mercier – Mercerie
4- Revue l’Ancêtre, Société de généalogie de Québec, volumes 31 et 32, noms de
familles dans le monde
5- Héritage familial Halbert
6- http://en.wikipedia.org/wiki/Family_name
7- http://genealogy.about.com/library/surnames/m/bl_name-MERCIER.htm
8- http://www.ancestry.ca/facts/mercier-family-history-ca.ashx
Association des Mercier de l’Amérique du Nord – Page 6 de 7
9- http://www.geopatronyme.com/cdip/originenom/originedesnoms.htm
10- http://books.google.ca/books
11- http://medieval.mrugala.net[7]
1] Période historique commençant à la chute de l’Empire d’occident (476) et se terminant
à l’aurore des grandes découvertes (1492) Larousse classique
[2] En l’honneur de Guillaume de Champeaux, philosophe français (1068-1122) Larousse
classique
[3] Pièce de vers sur un sujet familier, au Moyen-Age Larousse
[4] Marchands de bibelots Larousse classique
[5] Régime politique français de 1814 à 1830 Larousse
[6] Régime politique français de 1852 à 1870 Larousse
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