PIERRE «CAUDEBEC» MERCIER

LE COUPLE ANCESTRAL
PIERRE MERCIER DIT CAUDEBEC ET ANDRÉE MARTIN
Lors de l’arrivée de Pierre Mercier dit Caudebec à Québec en 1665, la Nouvelle-France est en profonde transformation. Le roi de France, Louis XIV, projette d’établir une colonie de peuplement basée sur l’agriculture au Canada. Un gouvernement royal remplace les compagnies pour administrer la colonie. Un gouverneur et un intendant assument cette tâche. Le conseil souverain administre la justice. L’arrivée du régiment de Carignan-Salière met fin à la terreur imposée par les Iroquois. La venue des « Filles du Roy », les politiques natalistes de l’intendant Talon, l’expansion du régime seigneurial, l’arrivée des engagés et les soldats qui décident de demeurer dans la vallée du Saint-Laurent font doubler la population en sept ans. La population de la Nouvelle-France passe de 3215 à 6700 habitants. Conseil souverain de la Nouvelle-France La plus haute cour de justice de la colonie. L’intendant siège comme président assisté de l’évêque, du gouverneur et de cinq à douze conseillers.

Pierre Mercier dit Caudebec est né en Normandie en 1644 à Barneville-sur-Seine à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Rouen. Il est le fils de Nicolas et de Jacqueline Tienneau Picard. Son surnom de Caudebec vient probablement du fait qu’il a vécu dans la ville de Caudebec-en-Caux. À l’âge de 21 ans, il signe un contrat d’embauche pour la Nouvelle-France. Il travaille d’abord comme manoeuvre agricole et plus tard comme domestique. En 1669, Pierre signe un contrat de mariage avec Jeanne Labbé de l’Île d’Orléans, mariage qui ne se réalisera pas. La promise épousera dans la même année un veuf établi sur une terre partiellement défrichée. Quelques années plus tard, il part pour l’Acadie où il fondera une famille avec Andrée Martin. Le mariage est célébré le 24 avril 1679. Pierre a 33 ans et Andrée 30 ans. Mère de six enfants en bas âge, elle est veuve de François Pellerin, défricheur de Beaubassin. Ce village était situé près de la frontière actuelle du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. À cette époque, les habitants de cette région sont perturbés par le taux de mortalité élevé des hommes et des animaux domestiques. Jean Campagna est accusé de leur mort par sorcellerie. À son procès, Andrée le rend responsable de la mort de son défunt mari. Son témoignage est corroboré par de nombreux témoins dont celui de son mari Pierre. L’accusé fut acquitté.

Au recensement de 1686, Pierre, âgé de 40 ans, et son épouse Andrée, 37 ans sont les parents de dix enfants de deux mois à 16 ans. Quatre d’entre eux portent le nom de famille de Mercier: il s’agit de Joseph, Magdeleine, Alexandre et Marie-Joseph. Ils possèdent un fusil, quelques arpents de terre, six vaches et quatre cochons. Plus tard, deux autres enfants, Guillaume et Agnès, s’ajouteront à la famille déjà nombreuse. Les enfants des deux lits hériteront du surnom de Caudebec, Codbec ou Cod’bec. Les recensements ultérieurs démontrent que la situation économique de la famille s’améliore.

Toutefois, vers 1700, une histoire de moeurs impliquant son beau-frère mettra de la pression sur la famille pour quitter Beaubassin. Après une tentative d’établissement en Gaspésie, ils quittent pour cultiver d’excellentes terres agricoles sur la Côte-du-sud. Joseph, l’aîné, étant sans doute requis pour défendre la région contre les Anglais, n’a pas suivi la famille à Saint-Pierre-du-Sud. Une hypothèse veut qu’il se soit établi en Gaspésie. « La terre de Pierre, lots 47 et 48, est la deuxième à l’est de la ligne de division entre les seigneuries de Bellechasse-Berthier et de la Rivière-du-Sud » dans une zone revendiquée par les seigneurs de Rigauville et Couillard de l’Espinay. Alexandre et Agnès, la cadette, hériteront des lots de leurs parents. Alexandre et son épouse Josephte Godin-Saindon prennent possession de la terre familiale en 1716 avec l’obligation de les garder, de les nourrir et de les entretenir jusqu’à leur décès. L’incendie du presbytère de Saint- Pierre-du-Sud en septembre 1748 a détruit les certificats de décès de Pierre Mercier dit Caudebec et de sa conjointe Andrée Martin.

Leurs descendants sont peu nombreux. Seuls Alexandre et peut-être Joseph ont eu des fils pour perpétuer cette lignée des Mercier dit Caudebec ou Codbec que l’on retrouve aujourd’hui au Bas St-Laurent, en Gaspésie et sur la Côte-Nord. Ils représentent environ 1% des Mercier d’Amérique du Nord.

Références:
1- Arsenault Bona, Histoire et généalogie des Acadiens, Le Conseil de la Vie Française en
Amérique, Québec, Qué., 1965.
2- Généalogie québécoise et acadienne : www. nosorigines.qc.ca
3- Mercier, Ernest, Mercier depuis des siècles, Sherbrooke 1987.
4- Mercier, Pierre-Paul, Pierre Mercier, Le Mercien, La voix des Mercier d’Amérique, vol 20,
numéro 2. 2004.
5- Mercier, Pierre-Paul, Pierre Mercier, Le Mercien, La voix des Mercier d’Amérique, vol 20,
numéro 3. 2004.
6- Réinventons la généalogie: www. Geneanet.org.
7- White, Stephen A., Origins of the Pioneers of Acadia, www.acadian-home.org.
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1 Pierre «Caudebec» Mercier n. 1644 Barneville-sur-Seine (Normandie, France) d. 1716

m. Andrée Martin m. 1679-04-24 Beaubassin (Acadie) n. 1649

2 Alexandre «Caudebec» Mercier n. 1683-08-27 d. 1763

m. Marie-Josephte «Saindon» Gaudin m. 1714-01-29 Montmagny (St-Thomas)

3 Marthe Josette Mercier

m. Jean-Yves Harnais m. 1749-02-03 St-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud (Montmagny)

3 Ursule Mercier

m. Ignace Gaudreau m. 1758-01-23 St-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud (Montmagny)

3 Simon Mercier n. _____ d. 1759 St-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud (Montmagny)

m. Madeleine Picard des TroisMaisons m. 1751-02-01 St-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud (Montmagny)

3 Louis François Mercier

m. Anne Guernier m. 1770-11-12 L’Islet-sur-Mer (N-D Bonsecours, L’Islet)

m. Josette Prud’Homme m. 1775-02-13 Cap-St-Ignace (St-Ignace-de-Loyola, Montmagny)